VII
Je reviendrai avec la pluie

[Intro]
Si vous êtes là écoutez, n'obéissez-vous jamais qu'à votre fantaisie ? Si vous vous ennuyez au ciel, vous amuse-t-il de regarder les hommes crever comme des vers ? Voir les hommes pleurer, c'est ça qui vous divertit ?

[Couplet 1]
S’évader à coups de poing sur les parois
Mes yeux dorénavant se compteront par trois
S’émanciper, occidental karma
L’immensité, la grande vague de Kanagawa
Naïf, t’as opté pour cavale et gun
Mais sache qu’en enfer tout le monde fait cavalier seul
Les ficelles dociles de la courtoisie
Les sourires fragiles de la bourgeoisie
T’as beau jouer les fiers, ciel et terre pactisent
Et te déclarent la guerre toi et tes flingues factices
Première cicatrice, naître et quitter ce monde
J’avance la tête tranchée pendant quelques secondes
L’œil de Shiva, le jeu de Kali
Le clan rival et le vacarme des calibres
Le caractère forgé d’une main de fer
Du venin dans le verbe, mon art n’est qu’éphémère
Cultiver mes idées plutôt que mes biftons
Une orchidée dans une fissure de béton
C’est décidé, j’ai dessiné ta mort comme une esquisse
Savoure sa senteur exquise
Ces trottoirs, là où les mafias investissent
Il est trop tard, bien et mal s’intervertissent
Dans la rue la violence continue à régner
J’y tisserai ma toile comme une araignée
[Refrain]
Au crépuscule, je reviendrai avec la pluie
D’un paradis gigantesque ou minuscule
Du sang d’encre, un pinceau de calligraphie
Hiver gris sous un soleil de canicule
Sans scrupule, je reviendrai avec la pluie
D’un paradis gigantesque ou minuscule
Une lune plus triste qu’à son habitude
Une froide esquisse et de la solitude

[Couplet 2]
Moi j’ai fleuri sous le soleil et l’acier
Dernier de l’empire comme Hailé Sélassié
Le sang froid mais dans les veines c’est le brasier
Le mal est fait tant que le diable est rassasié
Compteur du passé dans un théâtre Kabuki
Une balle, on détale sur nos Kawasaki
T’auras des chaines en or dans ta Porsche Cayenne
La dernière des chiennes à la place du mort
D’humeur maussade, phrases mornes et mots sales
On t’assassine en sous-main comme le Mossad
Connard ici 2Pac c’est du Mozart
Toujours en deuil comme un chauffeur de corbillard
Les esprits sommeillent quand les hommes se meurent
Le chant des corneilles sous des saules pleureurs
Sans peur, s’épanouir simplement
Prendre le temps de contempler l’océan
Toucher le fond les pieds dans le ciment
Le viseur sur le front depuis mes balbutiements
A présent les tourments n’arrivent que par centaines
Le tournant quand ne poussent que les chrysanthèmes
Libre ou pas, on prendra la perpétuité
La vendetta, du sang au fond des bénitiers
Dorénavant loin des monologues infamants
Nonchalamment je fredonnerai mon testament
[Refrain]
Au crépuscule, je reviendrai avec la pluie
D’un paradis gigantesque ou minuscule
Du sang d’encre, un pinceau de calligraphie
Hiver gris sous un soleil de canicule
Sans scrupules, je reviendrai avec la pluie
D’un paradis gigantesque ou minuscule
Une lune plus triste qu’à son habitude
Une froide esquisse et de la solitude

[Outro]
Moi j'en ai marre de ce ciel caractériel
Ne cherche pas ma fortune est immatérielle

Ah comme c'est étrange, en regardant la lande désolée, je vois tout ce que j'ai détruis. Les fantômes de tous ces clans. Un à un, évanescent resurgissent et se dressent dans le vent