[Intro]
Je suis né il y a une trentaine d'années et les mystères de la vie ont fait de moi un paranoïaque
La paranoïa va des grandes psychoses aux grandes hallucinations, pour moi la tolérance n'existe pas sauf quand je joue la tolérance. En réalité je suis fou et ce délire dont j'avais peur est devenu un divertissement
[Couplet 1]
De plus en plus nerveux devant leur sourire sournois
Je sens leurs yeux lourdement posés sur moi
Je m'enferme dans le noir, me calfeutre et m'efface
Mon propriétaire ne supporte plus mes frasques
Quoi que je fasse les voisins me menacent
Me scrutent et me toisent, moi je me cadenasse
Face à leur stratagème la méfiance est de rigueur
Ressasse mon angoisse à m'en faire péter le cœur
Leurs lettres et leurs messages, voudraient m'exécuter
Leurs auteurs me pourchassent pour me persécuter
Des couteaux, des cutters, des objets contondants
Otage de mes frayeurs depuis bientôt 30 ans
Un puzzle de phobies, les pièces qui s'imbriquent
Je marche dans le gaz de mes neuroleptiques
Difficile d'en sortir tout me semble négatif
Comme trouver le sommeil sans gober des sédatifs
Le vertige dans le vide de mes contacts humains
Des gestes agressifs quand ils croisent nos chemins
Je m’assomme au Tercian et leur complot m’écœure
Des nœuds dans l'estomac, je ne gère plus mes peurs
[Refrain]
[Couplet 2]
J'accélère le tempo de mes palpitations
Je soupçonne des messes basses et des conspirations
De la machination dans leurs petits murmures
Ils aiguisent leurs armes cachés derrière les murs
Je mutile mes bras, fermé dans mon mutisme
Je n'ai pas de charisme, on me voit je me braque
On me montre du doigt, on me traite de gros dingue
Percuté par l'impact d'un détail anodin
Dans mon appartement lentement je m'enlise
Le matin, mon anxiété me tire de mon lit
Isolé du chaos, de ma citadelle
Ma tête se martèle, qu'ils se tiennent à carreau
Moi derrière mes barreaux je suis bien plus tranquille
Pourtant je sais qu'ils viendront me faire la peau
Les passants, les badauds, les bravades incessantes
Ils se taperont des barres en dispersant mes cendres
Mes cauchemars s'absentent quand j'ai les yeux fermés
J'ai semé les docteurs qui voulaient m’enfermer
Mon profil dans la glace masqué par la buée
Ce soir je le sais : je vais devoir tuer
[Refrain]
[Pont x2]
On combat leurs armées avant l'exécution
Harcelé par mes délires de persécution
[Outro]
L'image qui me poursuit dans ma folie, c'est de frapper avec mon couperet pour supprimer la vie. Lorsque résonne dans ma tête ces pas furtifs, mon obsession reprend : il faut que je tue. En moi-même, je sais que je devrais continuer à donner la mort jusqu'à que je découvre la vérité sur ce qui me pousse, oui toute la vérité qui me pousse à cela