VII
Ma tristesse a trouvé son style
[Couplet 1]
Dans mon hécatombe j'ai casé mes écrits
Écorché mes carnets sur la lueur d'une éclipse
Tout ceci m'a suffit
Pas besoin d'un cabriolet pour te parler de survie
Stupide est leur éthique, m'ont donné la nausée
Le liquide à Tony sans se faire arroser
La risée d'une époque où rien n'a d'importance
Mes rêves se suspendent à la potence pourtant
J'y croyais, crayonnais des cahiers
Mais ce n'est pas le rap qui me fera grailler
Je suis sombre et souvent taciturne
J'ai posé sur papier 20 ans de solitude
[Couplet 2]
Ma noirceur est fertile
Un album et je parle de la mort sur 20 titres
Faudra vous y faire
Moi si j'impose le silence c'est que les hommes vocifèrent
Les mystères, les moments de misère
Ces quelques prières cachées dans mes viscères
Garçon on a pas tous la même vie
Dis-lui merci, le ciel me dit pardon
Maintenant partons pour ne plus revenir
J'enterre mes souvenirs au fond de mes cartons
J'avance avec prudence, perturbé
Car les anges ont des ailes mais se font entuber
[Couplet 3]
J'ai forgé mon instinct dans ces lieux inquiétants
Me détends dans une ambiance de fin des temps
Me détache de ce monde, prenant de la distance
Me sépare de ces gens avec tant d'insistance
J'y pense et le silence m'assomme
Stationne dans ma zone, le sommet c'est le sous-sol
On s'enfile 50 euros dans les narines
A 20 piges nos cœurs s'emballent dans nos poitrines
Je piétine, lâche 3 ou 4 rimes
Loin des vitrines de la rue Sainte-Catherine
Je suis resté dans l'ombre avec cet air hostile
Sonatine : ma tristesse a trouvé son style