Nous avions les bombes, les ceintures d'explosifs
Aujourd'hui encore nos martyrs sont vos tombes
C'est le tour de ma rage ne rangez pas vos armes
Vous aviez le napalm nous avions le courage
Exister, nous n'avions pas le temps
Chacune de nos grèves réprimées dans le sang
Nous marchons dans le sens du progrès prolétaire
Les flics ou l'armée rien ne peux nous faire taire
Héros d'Action directe, ou des Brigades rouges
De la bande à Baader nous en étions la souche
On s'acharne sur nous car nous sommes la terreur
Chacune de nos luttes répondent à vos erreurs
Vous les chiens de l'Etat de la France de Vichy
De Papon à Pétain c'est vos putains qu'étaient là
Nous étions l'usine vous étiez le profit
Vos démocraties n'étaient belles que de profil
Vus de face, vous nous traquiez sans cesse
C'étaient l'Indochine et l'Algérie française
C'était celle des colons, ceux pour qui c'est permis
De faire germer la honte et d'enculer des colombes
Des kilos de slogans, des militants harcelés
Cachés dans vos bureaux, nous dans la rue à gueuler
Sur vos plateaux télé nous sommes des extrémistes
Les grands actionnaires n'ont pas la gueule de la crise
Ne joue pas l'impliqué si t'y connais que dale
Ne viens pas m'expliquer ton nouvel ordre mondial
Je m'en tape d'tes fantasmes à deux balles
Tous ces antisémites qui ne parlent que de ça
Les abrutis de base, les apprentis fachos
C'est l'horreur d'Auschwitz et des camps de Dachau
C'est la mémoire de l'homme, la douleur incolore
De la traite négrière jusqu'aux camps de la mort
Nos vies ont peu d'valeur ici rien n'a changé
Les mecs de l'UMP ne vendent que de la peur
Oublie pas tes papiers, c'est l'incompréhension
C'est la France, et ses centres de rétention
C'est l'absence sociale la répression totale
Nos licenciements sont les bénefs de Total
L'étalage de richesse, le nantis qui s'affirme
Qui nous nargue et qui frime tout est superficiel
Les doctrines officielles les vérités sordides
L'ONU n'est rien d'autre qu'un repaire de bandits
Aucun de nos papes n'avait rien de touchant
Le Vatican soutient les fascistes en tout genre
Délocalisations, licenciements tragiques
Mais vos journaux ne parlent que de voile islamique
De casquettes à l'envers, de verlan, de bandes
Et c'est ta Marseillaise que tu voudrais qu'ils chantent ?
La police les matons les juges et leur justice
Voilà le bras armé des états capitalistes
Gardez vos baratins même si tout le monde y croit
Les USA sont rois sans le mur de Berlin
Vos banques vos retraites vos systèmes en faillite
Votre libéralisme qu'on attaque et rejette
Vous ne faites plus recette alors laissez tomber
C'est l'avenir des peuples que vous avez plombé
Sous les assauts des lâches nous étions la bravoure
De Louise Michel à Rosa Luxemburg
C'est les îles de Césaire et l'Afrique de Fanon
Quand la terre des damnés entrait dans vos salons
Comme une odeur d'amiante au fond des ambassades
Je ne salue aucun de vos drapeaux minables
Sous notre menace vous demandiez pardon
Nous prenions en otage vos flics et vos patrons
Nous étions l'ETA militants radicaux
Nous étions la réponse aux violences de Franco
C'est la machine en marche des parias, des proscrits
Nous avons lu Marx, Lénine et Trotsky
Nous savions que vous étiez nos drames
Que notre égalité s'obtient avec vos armes
Étiez-vous dans mon camp, Mesdames et Messieurs ?
Moi c'est la mort d'un monde que j'ai vu de mes yeux
De mes yeux, de mes yeux, des mes yeux...