[Intro]
(Arabe)
J'étais chez une copine..
(Arabe)
D'accord, d'accord ça va..
[Couplet 1]
Grandie dans les régions d'Alger situées dans les maquis
Loin des marchands de tapis, exposés le long des rues
Ruées de gens sur le pavé, en se passant le calumet
Près d'une tasse de thé à la menthe, sur un air de hutte
Qui chante sous les tentes, sans arrêt
C'était en plein été sur la blanche ensoleillée
Vêtue de blanc sous un immense palmier, sur le grand port d'Alger
Dans sa main un panier, juste de quoi manger pour le trajet
Assise sur un banc elle n'a que 18 ans quand elle prit son premier bateau
Pour la Méditerranée en direction de Marseille, ville rebelle
Sous un coucher de soleil, où ses parents se sont installés y'a 17 ans
4 enfants, pas un franc, seule valise en main, comme compagne sans rien
Accueillis comme des mesquines, loin des regards mesquins
Pour y travailler, gagner son pain, subvenir à ses besoins, faut bien...
[Refrain]
Elle brise le voile du silence pour prendre les voiles à 18 ans
Elle pense à l'évasion, prisonnière d'une tradition millénaire sur terre
Que faire si je revendique des choses pour mes sœurs
C'est que dans leurs cœurs ça va mal
Combien parmi vous ont fait la cavale
Maintenant on pense à vous, c'est dans les annales
[Couplet 2]
Oublier dans le désarroi, elle n'a pas le choix, elle voit comment
Les traditions, les coutumes de ses parents dirigent son intégration
Loin du temple, de la tentation, renfermée dans sa maison
Elle n'a pas de chance, prisonnière sous le voile du silence la sentence
Elle fait partie de celles qui pensent à l'évasion, voyager vers l'horizon
Sa seule passion était collée sur les murs blancs de sa chambre
Quelques posters de mannequins au regard tendre
Sur son regard près du miroir ses larmes tombées
Comme des cendres, elle rêvait de se rendre, partir loin là-bas
Loin de son lit froissé, mains liées par sa destinée
Dans son 10 mètres carré près de sa fenêtre, la tête posée sur ses lettres
Elle s'inquiète, rien à mettre sur ses cahiers de maths
Près des petits frères qui font lahryate, les pâtes sont cuites
La faim crie, les frères crient, toute seule dans ce bruit
Le nuit le mal elle subit, elle se couche, il est minuit...
[Refrain]
Elle brise le voile du silence pour prendre les voiles à 18 ans
Elle pense à l'évasion, prisonnière d'une tradition millénaire sur terre
Que faire si je revendique des choses pour mes sœurs
C'est que dans leurs cœurs ça va mal
Combien parmi vous ont fait la cavale
Maintenant on pense à vous, c'est dans les annales
[Couplet 3]
Après les cours elle rentre chez elle, pour elle pas de week-end
Renfermée dans sa maison, en pleine loi du talion
Le moindre retard était la moindre explication, sinon c'était son réveillon
Cloitrée dans sa maison avec ses rêves et ses crayons
En larmes sur son carnet secret ses sentiments de femme dévoilés
En grandissant sans pouvoir parler, rien demander, elle n'osait pas
Elle haussait pas la voix, pas le choix, pas le droit de choisir
Désobéir il a fallu du temps avant de revenir de là
Où ses cris se broient dans le silence sans rien dire
Elle inventait les fausses sorties, bibliothèques, copie chez la copine
Complice au combiné, cour de rattrapage pour un ciné
Qu'elle signait sur le cahier, tout ça pour profiter de la moindre seconde
D'une vie volée, sans clé, sans blé, qui se répétait dans sa tête
Elle a appris à tout faire en cachette, depuis l'enfance en cachette
Qu'était sa seule devise, sa façon d'être, d'exister autant
Que ces maillons fermés, obligée de se cacher pour une envie d'aimer
Dans une force de liberté, qu'était plus forte que les regrets
Damnés par les coups de ceintures affligées, en suppliant jusqu'à maintenant
Aujourd'hui elle exhorte son passé, le temps panse peu à peu les blessures
Fatiguée de lutter, elle décida de s'enfuir...
[Refrain]
Elle brise le voile du silence pour prendre les voiles à 18 ans
Elle pense à l'évasion, prisonnière d'une tradition millénaire sur terre
Que faire si je revendique des choses pour mes sœurs
C'est que dans leurs cœurs ça va mal
Combien parmi vous ont fait la cavale
Maintenant on pense à vous, c'est dans les annales