[Paroles de "Changement de propriétaire - A COLORS SHOW"]
[Intro]
C.D.P
Y a plus d'poto, ma caille, j’suis grave protocolaire
Plus personne coopère, honore mes honoraires
Tout c'que j'ai promis d’faire, j'l'ai fait soumis et fier
Symphony Dreams
C'est plus la même recette, changement d'propriétaire
[Couplet 1]
Ça parle d'oseille, j'ai les oreilles à Dany Boon
Un cœur trop délabré même pour y héberger un jnoun
Je sais qu'ça note mes fautes, que personne va m’défendre
Tellement d’péchés que l'ange de gauche en a des crampes
J’suis la kryptonite des trisomiques aux gloires épisodiques
Ici, même ceux qui se croient stratégiques finissent tétraplégiques
On s'agite, évite les antalgiques, nouvelle équipe
Où dealers et braqueurs sont remplacés par hackers et geeks
Méfiants sur écoute, évidemment que ça t'évite
Tu parles tellement au téléphone, tu fais bugger les satellites
Ironique : faut six cents chevaux pour v'-esqui la calèche
Plus vicieux qu’une vieille au casino qui simule un malaise
Passe les vitesses, ma jeunesse derrière l'épaule
Pas un euro en poche mais tout était drôle
On laissait les galeries marchandes pleines de cyprine
Du matin au soir à faire du lèche-vitrines
Maintenant, j'pense à nos places dans les vaisseaux spatiaux
Et en affaires, j'suis plus dur que la mère de Rabiot
Parce que j'étais un cave qui s'prenait pour la mafia
J'ai même pas dix pourcents des masters de “Madre mia”
J'ai donné ma confiance et ma seule récompense :
Pas un texto d'l'année quand ils ont cru que j'étais mort
J'prépare aucune vengeance, j'veux juste des disques d'or
Que j'pourrai accrocher dans les couloirs d'la Maison Blanche
Mettre bien mon entourage, dormir dans l'opulence
Comme les gros dégueulasses qui font tomber la populace
Plein d'pouffiasses qui m'pourchassent dans un grand palace
Sans panache pas loin d'Caracas, au bord d'l'eau turquoise
Le cash achète le cœur et les ass
La mort des ennemis et la vie des otages
Tu peux même payer c'qui t'fera te sentir gêné
Les dépenses des milliardaires ne passent jamais à la télé
[Refrain]
Y a rien à foutre de ton prénom
Tes enfants ou ta bien-aimée
Ils sont d'jà dans la gueule du démon
Cette créature qu'personne peut freiner
[Couplet 2]
Qui te guette mais qui te gâte
Et dans tes pattes, y a d'plus en plus de dettes
Faut affronter les vagues, ne jamais lâcher le cap et reprendre Kattegat
Reprendre Bagdad comme les Viet' même sans mitraillette
Niquer l'oppresseur sans interprète
Je'eux les uer-t, les faire souffrir loin d'internet
Que les traîtres voient plus leurs progénitures naître
J'ai pas besoin d'pote, juste que Dieu me guide
C'est au fond d'la grotte qu'y a les diamants les plus splendides
Tout est limpide
La confiance, ça se gagne en gouttes et ça devrait se perdre en milliers de litres
Candide, c'est dead, j'veux vivre loin d'la tempête
Une pièce dans l'juke-box, j'suis un putain d'paradoxe
C'est moi qui ai peur d'replonger chaque fois qu'j'croise un tox'
C'est moi qui ai peur d'replonger chaque fois qu'j'croise un tox'
Et fuck les artifices
T'imagines pas comment l'argent, mon grand, c'est addictif
Chez nous, y a pas d'happy end
Que des histoires qui feraient chialer sa mère la traductrice
Des frères qui s'entretuent, ouais, des individus qui sont sortis d'la même matrice
Et le démon s'engraisse au fur et à mesure qu'les miens lui servent de sacrifice
Ouais, de Marseille à Lille, dans tous les quartiers, rien qu'ça fait bosser la balistique
Une tragédie pour un, mon grand, mais quand ça touche des millions, bah, ça devient qu'une statistique
Et on a grandi vite, bien trop vite, toujours prolifiques
Dix-huit piges, ça tourne dans la ville, semi-alcoolique
Acolytes au destin bre-som apocalyptique
L'univers contre nous, on jouera pas chez les Galactiques
Narcissique, personne participe ou te facilite
Faut qu't'ailles seul au fond des égouts tuer le Basilic
Planter l'épée au fond d'son crâne
Quitte à s'empoisonner, plus jamais revoir Cannes
[Refrain]
On n'en a rien à foutre d'ton prénom
Tes enfants ou ta bien-aimée
Il arrête pas d'grossir, le démon
Cette créature qu'personne peut freiner
[Couplet 3]
Cette créature qui peut nous rendre fou
Parce qu'on la possède tous au fond d'nous
Cette merde qui n'attaque que par en d'ssous
Qui nous murmure d'être toujours dans l'coup
Qui nous incite à regarder les autres
Qui nous fait charbonner au point d'en négliger les nôtres
Qui nous fait faire des fautes, même devenir un autre
Qui veut qu'impressionner, qu'on soit l'invité ou bien l'hôte
Qui crie : "Toujours plus, toujours plus, toujours plus"
Use, les muses s'amusent de ses milliers d'ruses
Baise, abuse et se gave tant qu'les idées fusent
Rien de rien, de rien, on ne lui refuse
Au fond de ma tête, joue d'la cornemuse
Me dit que tant qu'on m'attrape pas, faut pas que je m'excuse
Et nique la politesse, la mère d'la gentillesse
Que mes seuls vrais amis, c'est que lui et l'ivresse
Et le soir quand j'suis seul, parfois, j'l'entends dire
“T'sais qu'sans moi, tu s'rais toi, mais en cent fois pire
Tu trouverais pas d'moyen de les faire réagir
Nourris-moi de tes peurs, faisons un empire
Vas-y, bois, vas-y, fume, vas-y, amuse-toi
T'es l'meilleur : t'es Neuer chez les Bavarois
Vas-y, sors, dépense tout, surtout, t'arrête pas
Profite bien, t'inquiète pas, demain, on verra"
Aah
[Outro]
Le lendemain matin, j'ai la tête dans l'cul
Tu m'étonnes qu'ça fait dix ans qu'j'suis bloqué au début
À croire que j'maîtrise tout, qu'j'ai du caractère
Alors que j'suis qu'une marionnette, un putain d'locataire
Dans mon propre corps, ma propre tête
Des années qu'j'attends de m'faire prendre par une mitraillette
Un accident de voiture, même une overdose
N'importe quoi, du moment qu'j'échappe à cette chose
Et j'ai jamais osé m'le dire
Mais au fond d'moi, je voulais fuir
Parce qu'en vrai, j'avais trop peur
De laisser entrer la lueur
Mais ça y est, tout ça, c'est fini
J'ai enfin tué le démon
J'ai enfin tué le démon
Mais ça y est, tout ça, c'est fini
J'ai tué le démon
Changement de propriétaire