[Couplet 1 : Hippocampe Fou]
Dur, dur d'être attentif quand j'fume plus de quarante spliffs
J'culbute au ralenti puis murmure des saloperies
Pas d'calomnie, mate, v'là l'OVNI qui amerrit
J'sais pas si t'as saisi : quand j'étais p'tit
C'était western spaghetti et space cake à la cantine
Laisse faire, je t'attendris, j'suis expert en inepties
J'crée des crises d'épilepsie, épie les filles, défie les psys
De l'audace, de l'inédit pour dix mille esprits loquaces
Le succès, ça passe, j'boirai la tasse
Puis me voilerai la face, me contenterai d'un "ça passe"
Le sarcasme comme arme pour lutter contre un tas d'crasses
J'entends qu'j't'agace, j'suis un enfant d'la basse
Il est grand temps qu'j'm'arrache, j'catapulte
Des toiles d'art brut, casse ta nuque
Sans armada russe et me balade nu
Dans un immense champ d'patates d'où j'recrache la lune
J'deale de la potion magique, ris d'vos narrations statiques
Ecriture aromatique : fruit de ma passion à risque
J'me sens lubrique voire impudique, j'crois qu'sans musique
J'serais un d'ces gars douteux qui s'tripote sur les bancs publics
[Couplet 2 : L'Enigmatic]
J'ai juste pris le mic histoire de remporter le titre
Si ta copine te quitte, c'est que t'es grand en gueule mais petit dans le slip
T'as la grippe, une otite, les yeux en trou de bite
Arrête le shit, tu fais flipper, pour te kicker, j'ai pas besoin de clique
J'suis pas tendre, confonds pas avec Mike Brant
J'trouve l'inspiration comme quand Jean-Marie lit "Mein Kampf"
Ton son est crado, pire qu'un pédo' en Thaïlande
Tu parles de voiture allemande mais tu prends l'bus avec ta bande
Lâche le mic et retourne faire du shopping
En ville, avec tes copines : L'Eni' is not joking
Juste avec deux rimes, j't'embobine
Pire que Baudelaire à Brooklyn : j'mélange poésie et trash talking
J'arrive classique, flow massif à la Shaq' O'neal
Si mon son tourne dans ta tire, tu roules en claques-mobile
J't'explique : ta zik, c'est pas audible
Et tu rêves qu'un jour j'te recrute pour un feat ? Yo, t'as pas l'profil
Au mic, j'ai la forme, j'rappe comme j'fais mon jogging
J'élimine les gros wacks et les toxines
P'tit con, j'te mets ippon car t'es bidon
Pire qu'un 'leur-dea' sans chichon ou Jean Sarkozy sans piston
[Couplet 3 : céo]
Plutôt du genre autonome quand certains gars font l'aumône
Le beat, j'taffe, rime grave, freestyle holocauste
Pour les p'tits gars flow low cost, ceux qui s'croient trop locos
J'ai plus d'images qu'il n'y d'villages ou d'visages au Togo
J'arrive grosso modo comme un gosse au zoo
Bien déridé, plus excité qu'un d'ces gros bonobos
J'suis comme les impôts locaux, je parle aux riches, aux prolos
Et j'réunis les opposés comme pour un Bordeaux-Sochaux
Si tu raffoles de nos flows, ne t'affole pas trop, molo
Je kick, je deviens plus heureux qu'un gars qui gagne au Loto
Rangez donc vos autos ainsi qu'vos motos, nos mots
Ont plus de couleurs et de vie qu'une vulgaire photos Lomo
Si j'fais une faute au mot "lot", tu n'pourras pas l'homologuer
T'étais nul à l'écrit et pas meilleur aux oraux
J'débite du boulot solo pour mettre les boules aux sonos
Et reste fort et explore sans mini marque au polo
Pendant qu'tes potos causent trop, j'suis dans un duo costaud
La zik et moi, c'est comme la lumière pour un gars trop claustro'
Comme l'alcool au clodo, le flingue aux vatos locos
J'te dis : on forme une team énorme, tout comme Tornado/Zorro
[Couplet 4 : Blakstarr]
Quand j'dis qu'j'serais célèbre, j'suis plus crédible, ça fait bientôt quinze piges
J'avance mais j'sais pas vraiment où j'me dirige
Quand j'rappe tout seul dans mon coin, c'est la folie, j'me prends pour un prodige
Mon seul public, c'est mes potes parce que je les oblige
J'm'incruste en te disant que je suis juste de visite
Après, j'te pique le titre avant qu'tu réalises que j'suis un parasite
J'écris la plupart de mes speechs à la va-vite
Mais bon, c'est vraiment pas ma faute si, l'écriture, c'est mon pouvoir magique
Une étoile noire, c'est compliqué à repérer dans le ciel
J'ai observé le mouv' sous tous les angles, j'ai capté l'essentiel
J'te ponds un truc démentiel en moins de dix centièmes
J'impose mon son dans ta maison parce que je suis sans gêne
Perdu, j'veux vivre mes rêves mais je sais plus lesquels
J'ai mis du temps à me lancer parce que j'suis un diesel
La vie t'abime des fois, c'est difficile de rester zen
Y'a que sur scène que j'me sens vraiment pousser des ailes
Quand L'Eni' m'invite, j'réponds : "Ok David
J't'écris un truc en speed parce que, mon rap, c'est d'la restauration rapide"
Mais d'la trois étoiles, si t'as le ventre vide
Viens te nourrir, à la fin, tu seras comme Hagrid